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Seconde Guerre Mondiale en terre bruchoise !

Dernière mise à jour : 18 avr. 2023

La Vallée de la Bruche, au cœur de l’Alsace, est une terre d’histoire.


Au XXe siècle, elle a été mise en lumière, malgré elle, par le régime nazi qui a choisi d’implanter l’un de ses camps de concentration lors de la Seconde Guerre Mondiale.


A ce jour, il reste des vestiges visibles de cette sombre période de l’histoire comme le camp du Struthof. Des musées ont aussi été créés à proximité afin de permettre aux nouvelles générations de ne pas oublier l’horreur de la guerre … l’horreur de cette guerre !


Se recueillir sur les lieux des camps nazis

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les nazis ont créé des camps de transit, des camps de rééducation, des camps de concentration et des camps d’extermination, à travers toute l’Europe.


Dans la Vallée de la Bruche, ils ont installé un camp de rééducation à Schirmeck, en juillet 1940, et un camp de concentration à Natzwiller, en mai 1941.


Le camp de rééducation de Schirmeck

Le camp de Schirmeck, situé rue du souvenir à La Broque, a été créé par l’armée française pour accueillir des réfugiés avant d’être transformé par les nazis en camp de rééducation destiné aux alsaciens et aux mosellans réfractaires au régime nazi.


Ce camp est géré par le SS Karl Buck qui a la réputation d’être particulièrement cruel. Interrogatoires, endoctrinements, harcèlements, brimades, coups, tortures physiques et morales, privations sont le lot quotidien des 10 000 prisonniers ayant été détenu au camp de Schirmeck; 78 d’entre eux y ont trouvé la mort. Le camp fonctionna jusqu'à la libération du camp le 22 novembre 1944.


Le camp est intégralement démonté entre 1954 et 1960. Certaines baraques ont été transportées dans des villages aux alentours pour être transformées en maison d’habitation.

Dans la rue du souvenir à La Broque, une stèle mémorielle a été inaugurée en 2019 et une plaque reste visible sur le bâtiment de la Kommandantur.


Pour aller plus loin : La page Wikipédia à propos du camp de rééducation de Schirmeck,


Le camp de Natzweiler-Struthof | 2003 | © La voyageuse bruchoise

Le camp de concentration du Struthof

En septembre 1940, les nazis découvrent un filon de granit rose, à proximité du village de Natzwiller. Il n’en fallu pas plus pour que le Reichsführer, Heinrich Himmler, ordonne l’implantation d’un camp de concentration, à cet endroit, en mars 1941.


Entre 1941 et 1945, environ 52 000 prisonniers, de 32 nationalités différentes, sont enregistrés au camp principal et/ou dans le réseau de camps annexes. Pour le camp principal, les détenus sont majoritairement des opposants politiques ou des résistants.


Cinq commandants se succèdent à la tête du camp de Natzwiller : Hans Hüttig (1941-1942), Joseph Kramer (interim), Egon Zill (1942), Joseph Kramer (1942-1944), Fritz Hartjenstein (1944-1945) et Heinrich Schwarz (1945).


Dès 1941, les scientifiques nazis utilisent les prisonniers pour réaliser des expériences médicales, plus cruelles les unes que les autres. C’est dans ce cadre qu’à l'automne 1942, les nazis ont décidé d’aménager une chambre à gaz dans une dépendance de l'auberge du Struthof, à l’extérieur du camp.


Entre 17 000 et 18 000 détenus ont trouvé la mort dans ce camp de l’horreur, avant sa libération par les Américains, le 25 novembre 1944.


Dès le mois de décembre 1944, le camp est transformé en camp d’internement pour les civils allemands et les civils alsaciens suspectés de collaboration avec l’ennemi.


En 1950, le sol du camp de concentration, situé à l’intérieur des clôtures, est classé aux monuments historiques. Le bâtiment de la chambre à gaz le sera, en 1951.


En 1957, une scène du film Le Bal des maudits avec Marlon Brando, Dean Martin et Montgomery Clift, y est tournée.


Le 3 novembre 2005, à l'occasion du 60e anniversaire de la libération des camps, le président de la République Jacques Chirac inaugure le Centre européen du résistant déporté.


Pour aller plus loin :


Le camp de Natzweiler-Struthof | 2003 | © La voyageuse bruchoise

Se plonger au cœur de la Seconde Guerre Mondiale


La Vallée de la Bruche a longtemps été marquée par cette sombre période de son histoire.


Mon grand-père, Fernand, qui a grandi dans le village de Natzwiller, m’a conté certaines anecdotes. Par exemple, il se souvenait de cet instant précis où les américains sont arrivés au village et lui ont donné un chewing-gum, confiserie qu’il dégusta pour la première fois. Autant de madeleines de Proust au milieu du chaos !


Pour ne jamais oublier, deux musées ont été créés : le Centre européen du résistant déporté et le Mémorial d’Alsace-Moselle. Certains bénévoles proposent également des sentiers thématiques, dans le cadre du programme “Sentiers plaisirs”, mis en place par l’Office du Tourisme de Schirmeck.


Le Centre européen du résistant déporté

Inauguré le 3 novembre 2005 par le Président de la République, Jacques Chirac, le Centre européen du résistant déporté est une introduction à la visite du camp de concentration de Natzwiller, situé juste à côté.


Au fil du parcours, le visiteur est plongé au cœur de la Seconde Guerre Mondiale. Il appréhende le système de camps concentrationnaires mis en place par le régime nazi, mais aussi le système de résistance imaginé par les opposants.


Le Centre européen du résistant déporté est construit au-dessus de la "Kartoffelkeller", cave en béton armé de près de 120 mètres de long construite par les déportés et devenue le symbole de l'oppression, de l'épuisement des déportés par le travail et les coups.

Résolument moderne, le Centre propose une exposition permanente ayant pour thème "s’engager, résister et combattre”.


Le camp de Natzweiler-Struthof | 2005 | © La voyageuse bruchoise

Le Mémorial d’Alsace-Moselle

Le 18 juin 2005 - la date rappelle évidemment le célèbre appel du Général de Gaulle -, le Mémorial d’Alsace-Moselle a ouvert ses portes au public.


Cet espace de 3 000 m3 abrite une scénographie immersive, qui retrace la vie des alsaciens et des mosellans, de 1870 à nos jours. En effet, ces derniers ont changé 4 fois de nationalité durant cette période.


Au début du parcours, on plonge doucement vers le début de le Seconde Guerre Mondiale avec un discours du Führer, Adolf Hitler. Au fil de ce voyage dans le temps, chaque salle transporte le visiteur dans un univers très particulier et rien n’est laissé au hasard, dans les décors à couper le souffle. La fin du parcours relate la construction de l’Europe, menée par deux pays ennemis quelques décennies auparavant. La visite s’achève par une ode à la paix!


Comme l’indique le site du Mémorial d’Alsace-Moselle : “Ce lieu offre une leçon d’histoire à la portée universelle qui nous enseigne la nécessité qu’il y a à unir les européens dans leur diversité et dans le respect de la dignité de chacun pour leur offrir la paix et la liberté.”


Pour aller plus loin :


Source : www.madeinalsace.com

Le sentier des passeurs

Chaque année, durant l’été, l’Office du Tourisme propose un programme “Sentiers plaisirs” où des bénévoles permettent aux visiteurs de découvrir la Vallée de la Bruche et - parfois - de voyager dans le temps.


Grâce à Hubert, François et d’autres membres actifs, il est possible d’emprunter le chemin que prenaient les passeurs, au moment de la Seconde Guerre Mondiale, pour conduire les fugitifs vers la liberté.


Trait d’union entre l’Alsace et la Lorraine, le sentier des passeurs est une randonnée chargée d’histoire et d’émotions. Même dans les périodes les plus sombres, de belles âmes n’hésitent pas à ce mettre en danger pour sauver des innocents et incarner pleinement la notion d’humanité !


Durée : 8h30 | Distance : 12 km | Dénivelé : 300 m | Repas à Moussey (18€/personne) ou tiré du sac | Retour en bus (9,50€/personne)


Le programme “Sentiers plaisirs” est disponible auprès de l’Office du Tourisme de la Vallée de la Bruche, à partir du mois de mai pour l’année en cours. Tu y trouveras les différentes dates pour participer au sentier des passeurs.


Pour aller plus loin :


Source : www.tourisme-lorraine.fr

Organiser ta visite facilement

Après les explications, place à l’organisation pour que tu puisses pleinement profiter des différents sites.


Dans l’idéal, je te conseille de prévoir une journée entière pour visiter le Mémorial d’Alsace-Moselle, le matin, puis le Centre européen du résistant déporté et le camp de concentration du Struthof, l’après-midi. Dans l’absolu, tu pourrais inverser les visites mais la visite du camp de concentration ne laisse personne indifférent et tu pourrais avoir du mal à savourer ton déjeuner.


De 10h à 12h : Visite du Mémorial d’Alsace-Moselle

Pour accéder au site depuis Strasbourg, prends l’autoroute A35 puis la départementale D1420, en direction de Schirmeck. Des panneaux te signaleront la direction à prendre pour te rendre au Mémorial d’Alsace-Moselle. Un parking gratuit est à ta disposition.


Il faut compter 2 heures pour visiter le Mémorial d’Alsace-Moselle qui est ouvert tous les jours de 9h30 à 18h00, y compris les jours fériés (sauf durant le mois de janvier, ainsi que les 1er mai, 24, 25 et 31 décembre).


Les tarifs sont les suivants :

  • Plein tarif : 11 €

  • Tarif famille : 29 € (Deux adultes et deux enfants de moins de 16 ans)

  • Tarif réduit : 9 € (enfants de moins de 18 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, enseignants en activité ou titulaire d’une carte d’invalide)

  • Gratuité : Enfants de moins de 8 ans

Il est à noter que tu peux bénéficier d’une entrée à tarif réduit au Struthof, pour l’achat d’une entrée au Mémorial d’Alsace-Moselle (Offre valable durant 1 an à compter de la date d’achat).


De 12h à 14h : Pause déjeuner

Pour déjeuner, je te conseille les trois options suivantes en fonction de ton budget :

  • Pour déjeuner sur le pouce sans sacrifier la qualité : Coffitivallée à Schirmeck,

  • Pour goûter aux spécialités locales : La ferme auberge du Charapont à Natzwiller,

  • Pour te faire plaisir : L’auberge Metzger à Natzwiller.

Je te conseille de réserver à l’avance pour éviter toute déconvenue.


De 14h à 16h : Visite du Centre européen du résistant déporté et du Camp de concentration du Struthof

Pour accéder aux sites depuis Schirmeck, prends la direction de Rothau. A partir de ce village, des panneaux te signaleront la direction à prendre pour te rendre au Centre européen du résistant déporté et au camp de concentration, qui se situent à Natzwiller. Un parking gratuit est à ta disposition.


La visite libre est possible tous les jours (à l'exception du 1er mai, du dimanche de Pâques, et des 24, 25 et 31 décembre), sans réservation. Les caisses ferment 30 minutes avant le site historique.


Il faut compter entre 1h30 et 2h00 pour visiter le musée et le camp de concentration. Les sites sont ouverts au public, comme suit :

  • Du 1er février au 15 avril : de 9h30 à 17h30 (17h00 pour la chambre à gaz),

  • Du 16 avril au 30 septembre : de 9 h à 18h30 (18h00 pour la chambre à gaz),

  • Du 1er octobre au 30 décembre : de 9 h à 17h30 (17h00 pour la chambre à gaz).

Attention : les deux sites sont totalement fermés au mois de janvier.


Les visites guidées ont lieu tous les jours à 10h00, 11h00, 14h00, 15h00 et 15h30. La durée est d'une heure maximum. Elles ne sont proposées qu'en français.


Des audioguides sont également mis à la disposition des visiteurs, dans six langues : français, anglais, allemand, italien, espagnol et néerlandais.


Les tarifs sont les suivants :

  • Plein tarif : 8 €

  • Tarif réduit : 4 € (enfants de 10 ans à 18 ans, titulaire des cartes “famille nombreuse” et “Cezam” ou d’une carte professionnelle - enseignant, presse, tourisme, guide, guide-conférencier)

  • Gratuité : Enfants de moins de 10 ans (Nota : je ne leur recommande pas la visite car elle peut être perturbante à cet âge).

En été, si cela est possible pour toi, la veille ou le lendemain de cette journée de visites, je te recommande chaudement de participer au sentier des passeurs. Les dates sont disponibles auprès de l’Office du Tourisme de la Vallée de la Bruche, à partir du mois de mai.


D’autres randonnées empruntent partiellement le sentiers des passeurs. Tu peux les retrouver sur le site Visorando.


Je souhaite laisser le mot de la fin à une déportée célèbre, Simone Veil : “Je n'aime pas l'expression « devoir de mémoire ». En ce domaine, la notion d'obligation n'a pas sa place. Chacun réagit selon ses sentiments ou son émotion. La mémoire est là, elle s'impose d'elle-même ou pas. Il existe si elle n'est pas occultée une mémoire spontanée : c'est celle des familles. Autre chose est le devoir d'enseigner, de transmettre. Là, oui, il y a un devoir !”

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